L'étrange chaton de la SPA

Citation :

Hirondelle était triste dans sa cage, seule. Tous les chats qui étaient autour d'elles étaient partis, emmenés par de nouveaux maîtres qui allaient certainement les choyer, les gâter et les câliner tandis qu'elle restait seule dans sa cage, entre les murs gris de la SPA. Tous les matins, en se levant, Hirondelle espérait entendre la sonnette d'entrée de la SPA et voir entrer un humain qui la prendrait dans ses bras et l'emmènerait chez lui.
Mais non.
La seule chose qu'elle pouvait voir était les murs gris, les murs qu'elle avait vus si souvent en se levant le matin. Soudain, une dame entra. Prise d'un fol espoir, Hirondelle se jeta sur les barreaux de sa cage en espérant que la dame viendrait l'adopter, mais elle déchanta vite. Elle connaissait cette dame, c'était une bénévole de la SPA.
Elle tenait dans ses bras un chaton minuscule, qui devait sans doute avoir quelques mois. Elle s'approcha de la cage d'Hirondelle.
-Hirondelle, lui dit-elle doucement, j'ai trouvé ce chaton dans la rue. Essaye de t'en occuper, de le réchauffer et de lui donner à manger. Il est encore vivant.
Hirondelle regarda avec étonnement le chaton inerte qu'on avait glissé dans sa cage, puis le renifla. Non, il n'était pas mort. Elle se mit à le lécher, à le réchauffer, en lui redonnant un souffle de vie. Puis, le chaton tenta de trouver les mamelles de la chatte pour téter. Celle-ci se laissa faire de bonne grâce. Le chaton, une fois remis, se tourna vers elle:
-Tu es qui, toi?
-Je vais t'aider à te remettre du froid de dehors, répondit Hirondelle doucement.
-Comment tu t'appelles?
-Hirondelle.
-J'ai encore faim, Hirondelle.
-Et bien, tète encore si tu...
La fin de sa phrase resta figée au fond de sa gorge. Une souris bien grasse venait d'apparaître sous ses yeux, morte.
-Que... comment as-tu fait ça? demanda Hirondelle au chaton qui avait commencé à dévorer la souris.
-Ben... je sais pas. quand je pense à quelques chose très fort, je le vois apparaître.
Apparemment, le chaton ne semblait pas du tout choqué par l'apparition de la souris et continuait de la dévorer à belles dents.
-Elle est bonne, tu sais! Tu peux goûter si tu veux!
Mais Hirondelle resta sur ses gardes. Comment manger une souris qui était apparue toute seule, comme ça, et de plus, qui était déjà morte?
-Comment t'appelles-tu, au fait? reprit-elle en se détournant de la souris.
-Kalrou, répondit le chaton. Mais tu peux m'appeler Kal.
Hirondelle agita sa queue. Le nom de ce chaton était étrange, trop... trop adulte. Même le surnom "Kal" faisait adulte, alors que ce chaton avait l'apparence d'un chaton de 2 ou 3 semaines.
Soudain, Kal regarda autour de lui.
-C'est moche ces barres de fer! Je veux sortir!
Comme pour lui obéir, un des barreaux d'acier se tordit, laissant un passage assez grand pour laisser passer un chat adulte.
Soudain, des pas retentirent dans le couloir. Un homme approchait, le visage congestionné par la colère.
-Cache-toi! souffla Hirondelle.
L'homme approchait. Hirondelle, tremblante, s'était dissimulée derrière un carton, tandis que le chaton s'était enfoui sous un tissu.
-Je veux voir la responsable de ce lieu! hurla l'homme. Immédiatement!
Tremblante, la femme apparut.
-Que... que voulez-vous, monsieur?
-Mon chaton! Une de vos bénévoles l'a amené ici il y a quelques minutes! Je le veux!
La femme se précipita vers la cage d'Hirondelle. Elle aperçut le barreau tordu et regarda à l'intérieur. Hirondelle resta cachée et chercha Kal des yeux. Il avait disparu.
La femme, très inquiète, regarda dans toutes les cages; personne.
-Où est-il? rugit l'homme.
-Je... je ne sais pas... balbutia la femme, il... il était là il y a une minute et...
L'homme l'empoigna par les cheveux.
-Donnez-le moi!
-Nous allons le chercher, monsieur... Lâchez-moi...
L'homme fini par repartir, longtemps après. un fois que l'espace fut vide, une petite voix retentit près d'Hirondelle.
-C'était lui... Il m'a fait des piqûres partout...
Kal était effrayé. Vraiment effrayé. Et sa peur était contagieuse.
Le couloir était désert. Hirondelle se faufila à travers le barreau tordu, Kal à sa suite.
-Et comment on sort, maintenant? demanda Kal d'une petite voix.
-Par la porte, je pense, répondit Hirondelle.
-Elle est fermée.
Kal avait dit ça d'une voix morne et plate. Soudain, la porte se mit à bouger, à trembler, et même, selon Hirondelle... à se déchirer. Oui, c'était le terme exact: la porte de déchirait de long en large, laissant passer une grande ouverture assez grande pour un homme dans la force de l'âge.
-Wouaou! lâcha Hirondelle dans un souffle.
-Tu viens? demanda le chaton.
-J'arrive.
Ils passèrent à travers la déchirure d'acier, en faisant attention de ne pas se couper ou s'érafler.
Hirondelle cligna des yeux en arrivant dehors. Elle avait passé la quasi-totalité de sa vie dans le local réservé au chats de la SPA, et n'avait (elle eut un haut-le-cœur en s'en rendant compte) presque jamais vu le soleil briller.
-Où on va, maintenant? demanda Hirondelle au chaton qui jouait avec une branche tombée par terre.
-On va quelque part.
La réponse ne voulait rien dire pour Hirondelle. Quelque part, oui, mais où?
Soudain, l'homme réapparut. Mais il était trop tard. Il les avait repérés.
-Kal! miaula Hirondelle. Cache-toi!
Mais le chaton, paralysé de terreur, ne pouvait plus bouger. Avec un sourire satisfait, l'homme abattit un filet sur Kal qui poussa un miaulement désespéré en sentant les mailles du filet l'emprisonner.
Kal se débattait, criait, miaulait de toutes ses forces. L'homme, menaçant, sortit une seringue remplie d'un liquide bleuâtre de sa poche et l'enfonça dans l'épaule de Kal. Il injecta une petite dose et le chaton laissa mollement sa tête retomber sur le côté.
Hirondelle avait regardé tout ça avec anxiété, attendant le moment où elle pourrait agir. Ce moment ne venant pas, elle s'approcha furtivement de l'homme. Celui-ci grimpa dans une voiture noire qui semblait l'attendre. Hirondelle eut à peine le temps de grimper sur le toit de la voiture qu'elle se mettait en marche.
"Je ne peux pas rester sur le toit!", se dit Hirondelle en sentant la voiture aller de plus en plus vite. "Comment faire? Je vais me faire éjecter!".
Elle s'agrippa à l'antenne et à tout ce qu'elle pouvait, avec l'énergie du désespoir.
Enfin, après une attente interminable, la voiture s'arrêta. Un homme sortit et aida l'autre homme qui tenait le filet dans lequel dormait Kal à sortir. Ils rentrèrent dans un bâtiment en face.
Hirondelle observa autour d'elle: ce n'était plus la ville, mais une sorte d'endroit mi-village mi-campagne. Reprenant ses esprits, elle tenta d'entrer mais la porte vitrée du bâtiment se referma en chuintant devant elle. Elle s'arc-bouta, poussa, tira jusqu'à réussir à ouvrir la porte assez pour qu'elle puisse passer. Ce qu'elle vit en entrant la terrifia: partout, partout, des objets de torture, des seringues, des fioles de poison... et des hommes. Plein d'hommes en noir qui l'avaient vu entrer et qui la regardaient.
Elle déglutit et hérissa son dos.
Un homme prit une boîte de croquettes et en versa dans un petit bol. Il posa le bol par terre et dit doucement:
-Minou minou... Viens manger les bonnes croquettes...
Hirondelle, méfiante, préféra rester où elle était.
-Très bien, dit un autre homme, si tu ne veux pas de la manière douce, nous allons emprunter la manière forte!
Pendant ce temps-là, Kal avait fini par se réveiller dans une espèce de cage de verre et d'acier mélangés.
-Tu ne peux rien contre l'acirre, misérable larve, ricana l'homme en voyant le chaton s'acharner inutilement contre les parois de sa cage.
Il sortit de sa poche la seringue remplie du liquide bleuâtre qui avait endormi le chaton pour la première fois. Terrorisé, Kal recula contre la paroi arrière de sa cage.
L'homme versa un liquide rougeâtre dans une seringue.
-Tu vois ce liquide? reprit-il d'un ton narquois. Et bien, une seule injection et tu es mort. Alors, ne fais pas le moindre geste de résistance si tu ne veux pas rejoindre ton père.
A l'évocation de son père, le chaton sentit une colère noire l'envahir. La colère, mélangée à la terreur, fait souvent un cocktail explosif. Sous la pression du pouvoir décuplé du chaton, la cage explosa en milles morceau d'acirre qui ricochèrent un peu partout.
Kal perdit connaissance.
Hirondelle prit le tout pour le tout et fila comme une flèche entre les jambes de deux hommes médusés. Elle entendit soudain un miaulement rageur, puis un bruit d'explosion. "Kal!" pensa-t-elle. Elle se précipita vers l'origine du bruit et se retrouva face à une porte fermée. Les hommes, derrière elle, se rapprochaient.
Et dans la salle où se trouvait Kal, elle entendit un bruit mat qui rappelait celui d'un corps tombant par terre.
L'homme, reprenant ses esprits, ramassa le corps inerte du chaton.
-Tu vas me le payer, marmonna-t-il entre ses dents.
Kal poussa un faible miaulement.
Derrière la porte, Hirondelle se défendait tant bien que mal à coups de griffes, de dents et de queue contre ses assaillants qui devenaient de plus en plus nombreux de minute en minute.
-Kal! hurla-t-elle.
Le hurlement d'Hirondelle réveilla Kal qui griffa l'homme qui le tenait et sauta.
-Hirondelle! hurla-t-il en réponse.
Personne. Hirondelle s'était tue.
Faisant preuve d'un effort surfélin, Kal se concentra et fit exploser la porte. Deux émotions se battaient en lui: la peur de se faire piquer et la colère d'avoir entendu l'homme mentionner son père. Les copeaux de bois rescapés de l'explosion de la porte s'étaient plantés partout: dans le mur, dans les chaises, dans les portes.
Et sur le dos d'Hirondelle.
Oubliant tout, les hommes, les copeaux de bois, Kal se précipita vers Hirondelle. Une larme roula, s'enfonça dans le poil noir de Kal.
Le copeau fiché dans le dos d'Hirondelle se désagrégea.
-Hirondelle, ça va? demanda Kal.
Un homme, profitant de l'inattention du chaton, le saisit par la queue.
Fatale erreur.
Sa main suivit l'exemple du copeau de bois.
Kal sauta... et resta par terre, debout. Il se concentrait, se concentrait, se concentrait... Les hommes, autour, n'osaient le toucher car il exhalait une aura d'énergie magnétique. Il concentrait son pouvoir pour le transformer en une énorme boule d'énergie presque visible.
Qui fonça vers Hirondelle.
Hirondelle, mue par l'énergie, se releva d'un coup. Parallèlement, Kal s'était effondré, mais respirait encore. Hirondelle comprit: Kal lui avait donné son énergie car elle pouvait le porter... Il la récupèrerait plus tard. Saisissant Kal par la nuque, Hirondelle s'élança entre les jambes des hommes, évitant un pied par ci, une main par là.
Elle sortit et continua son chemin jusqu'à une ferme. Personne ne la suivait. Elle s'arrêta, respira l'air de la campagne.
Elle était libre.
Vivante.
Heureuse.

FIN

Note: Kal est vivant, pas d'inquiétude!
Note 2: L'acirre est une matière composée de verre et d'acier mélangés (je l'ai inventé).

Ton histoire est Super! Mais un peu meme beaucoup trop longue à mon gout.

Prend la peine de la lire en entier STP! Si tu préfère vas la lire sur le forum de Monlapin elle y est aussi. Et il y a la suite aussi (tome II: le passé de Kal).

Ne t'en fais pas je l'ai lu entier Même si il était un peu longt

Si tu veux j'ai aussi fait le passé de Kal (le petit chaton).

Dsl! Je n'ai toujourspas fais de compte monlapin car à force c'est un peu lassen à mon gout.

elle est très longue !!!!

elle est super mais je n'ai pas put la lire jusqu'au bout tellement
quel aitait lonque !!!